Solutions électrophysiques à l’humidité capillaire

Publié le : 11 février 20218 mins de lecture

Des murs touchés par des remontées capillaires peuvent entraîner de nombreux troubles d’humidité dans la maison. À long terme, cela peut entraîner de multiples problèmes, en fragilisant la structure de la maison. Il est dès lors très important de bien s’informer sur le traitement des remontées capillaires avant d’entamer les travaux. Mettre fin à l’humidité ascensionnelle est possible et, en fait, c’est un objectif qui peut être atteint de différentes manières. Il existe de nombreuses solutions possibles dans le domaine de la rénovation des logements. Dans cet article, les différentes solutions à l’humidité ascensionnelle sont présentées. Depuis lors, chacune de ces alternatives sera progressivement identifiée, et aujourd’hui, c’est au tour des solutions par le biais des barrières électro physiques.

Qu’est-ce qu’une remontée capillaire ? 

Les maisons sont fréquemment sujettes à ce type d’infiltrations. Étant en contact direct avec le sol, leur maçonnerie pompe l’eau, qui les imprègne, à la manière d’un buvard. L’eau passe par les canaux du diamètre d’un cheveu d’où le nom de capillaires qui relient entre eux les pores de petits vides de la structure interne des matériaux de construction. C’est ce que l’on appelle la capillarité. Plus les capillaires sont fins, plus l’eau monte. Même les murs bâtis avec des matériaux réputés moins poreux, tels que les galets siliceux, le granit, le porphyre, la pierre bleue ou le calcaire, sont exposés aux remontées capillaires, car le mortier qui les joint est lui-même conducteur d’humidité. Si la capillarité était seule en cause, les remontées ne dépasseraient pas de 40 à 80 cm de hauteur. Or, elles atteignent souvent de 1 à 1,50 m, et peuvent même dépasser le 1er étage. Pourquoi ? Les revêtements étanches des murs l’empêchant de sortir, l’eau monte jusqu’à ce qu’elle puisse s’évaporer.

Les barrières électro physiques

En gros, ce principe est basé sur la différence de polarité électrique entre le sol et le mur, une différence créée par les sels du sol qui sont incorporés dans l’eau souterraine et accompagnent l’eau lorsqu’elle remonte le long des murs. Le résultat est que la paroi est chargée positivement par la charge électrique des sels dissous dans l’eau, elle agira donc comme un pôle positif et, d’autre part, le sol agit comme un pôle négatif, créant une différence de potentiel électrique entre les deux, comme pour le fonctionnement d’une batterie.Les barrières électro physiques fondent leur raison d’être sur la lutte contre les effets d’un phénomène appelé osmose. C’est ce que l’on appelle les systèmes d’électro-osmose.

Électro-osmose active

En électro-osmose active, l’installation d’éléments qui conduisent l’électricité, appelés électrodes, est utilisée pour créer le champ électrique. D’une part, une série d’électrodes est placée sur la paroi concernée au moyen de trous situés à mi-chemin de son épaisseur. L’activation de ces électrodes va fournir une certaine charge électrique à ce mur. D’autre part, une autre série d’électrodes est placée sous terre à une profondeur d’environ 1,30 mètre, de sorte qu’elles fourniront au sol une autre charge électrique propre. Une fois les électrodes installées sur le mur et sur le sol, les courants électriques sont activés par un dispositif externe, de sorte qu’une différence de potentiel est créée entre les courants circulant dans le mur et les courants circulant dans le sol. Cette différence de potentiel a pour effet de repousser les particules d’eau chargées électriquement provenant du sol, de sorte qu’elles n’entrent jamais en contact avec le mur de la maison.

Électro-osmose passive

L’électro-osmose passive est similaire à l’électro-osmose active, mais en diffère par le fait que l’électro-osmose passive ne nécessite pas l’utilisation d’électrodes. En électro-osmose passive, un instrument électrique est placé sur le mur à traiter afin de créer le champ électrique et cet instrument génère des ondes électromagnétiques capables de déplacer l’humidité du mur de la maison vers le sous-sol.

Électrophorèse

La troisième variante de l’électro-osmose au sein du même phénomène est l’électrophorèse, qui consiste à faire passer une particule solide à travers un liquide à l’aide d’un champ électrique. Cela permet de remplir les pores avec un matériau solide tel que la forérite, qui est une argile colloïdale. Une fois que les pores sont remplis, la paroi doit suivre son propre processus de séchage par évaporation.

La méthode Traber

Il s’agit d’une méthode commerciale qui combine les phénomènes d’électro-osmose et d’électrophorèse. Tout d’abord, le revêtement mural d’une maison extérieur est enlevé en le piquant à un niveau situé 50 cm au-dessus de la tache d’humidité. Ensuite, on perce des trous d’un diamètre de 35 mm et d’une inclinaison de 45º sur une ligne horizontale, séparés les uns des autres et à une hauteur du sol qui varie en fonction de l’épaisseur de la paroi et du matériau qui la compose. Les trous doivent être remplis de produits de phorèse, qui sont des substances ionisables sensibles au courant électrique et solubles dans l’eau capillaire, et les électrodes sont insérées dans chaque trou en les reliant entre elles et aux boîtiers de raccordement. Les dispositifs de mise à la terre sont actionnés en quantité variable en fonction des caractéristiques de la terre et sont également reliés aux boîtiers. Lorsque le circuit est fermé, il y a un changement dans la direction ascendante de l’eau, puisque la terre, agissant comme une anode et les électrons passant du câble de cuivre à la plaque d’acier galvanisé de la terre provoquent la descente des molécules d’eau vers le sol et la fondation. Le cycle est complété par le remplissage des pores par les produits du foresis qui durcissent ensuite. L’avantage de ce système est qu’il combine deux phénomènes, celui de l’osmose et celui du foresis, et en outre il ne nécessite pas d’énergie, étant d’une durée illimitée si le cycle est correctement achevé. C’est à vérifier pour mesurer la différence de potentiel au début et à la fin du processus. L’inconvénient est qu’il n’évite pas la cause de l’humidité, car il ne coupe pas l’ascension de l’eau dans le mur, donc le mur de la maison va s’assécher, mais il ne cesse pas d’absorber l’eau. 

A retenir

Il n’y a pas de meilleure méthode pour mettre fin à l’humidité ascensionnelle d’une mur de maison  qu’une autre, mais chacune d’entre elles sera plus commode selon le cas spécifique. De multiples particularités peuvent conditionner le choix d’une solution par rapport aux autres. Les facteurs techniques, fiabilité et économiques, prix final sont les plus redoutés par la plupart des personnes concernées, et seule l’évaluation d’un spécialiste de l’humidité pourra en définitive mettre toutes ces circonstances en balance pour déterminer la solution la plus appropriée à chaque problème.

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